Un procès en Guerre froide : le chemin torturé du conseiller Buch
Le communisme n’a jamais été en Belgique une force politique ou sociale susceptible d’influer directement sur les cours de son histoire.
En revanche, son empreinte négative - "la peur du rouge" - l’a marquée à plusieurs reprises, y compris dans sa législation, mélange de craintes réelles, de fantasmes, d’instrumentalisation à usages multiples.
L’épisode qu’évoque cet article constitue avec le procès d’assises de 1923 [1] un moment des plus critiques et démonstratifs de la nature même de la société belge et de sa santé démocratique.
Comme le dira Camille Huysmans à la tribune de la Chambre, tout commença comme dans un roman policier [2].
[1] En 1923, dans le contexte de l’occupation de la Ruhr, 54 militants communistes sont arrêtés et 15 d’entre eux sont traduits devant la Cour d’Assises pour complot contre la sécurité de l’État. Le procès s’achèvera par un acquittement général. Cf. José GOTOVITCH, "La peur du rouge dans les dossiers de la justice belge : la signification du procès de 1923", in José GOTOVITCH et Pascal DELWIT (Edrs), La Peur du Rouge, ULB, Institut de Sociologie, Bruxelles, 1996, pp. 87-97.
[2] Séance du 6 février 1951, Annales Parlementaires, Chambre