Lettre du CArCoB n°5 - Avril 2017

Le CArCoB améliore sa " com’ " !

Faire et... et le faire savoir ! Cela ne vous a pas échappé : des efforts sont actuellement menés pour améliorer la visibilité du CArCoB. C’est d’abord la reparution de notre Lettre d’information électronique, qui désormais sera mensuelle. C’est la mise en place, il y a quelques mois déjà, de la page "Facebook" du CArCoB, pour atteindre un public plus large, mieux coller à l’actualité, stimuler le débat entre tous. À ce propos, n’hésitez pas à inviter vos propres "amis" à s’inscrire sur notre page ! C’est, encore, la relance de notre secteur édition, ce qui passe(ra), dans certains cas, par des partenariats avec d’autres éditeurs, le CArCoB gardant alors la "main mise" scientifique. Enfin, last but not least, le site même du CArCoB va subir un grand coup de frais, via, notamment, de nouvelles rubriques, un système plus pratique et efficace pour la commande d’ouvrages...

Le CArCoB et le centenaire de la Révolution d’Octobre 1917

Dix jours qui ébranlèrent le monde ! Tel est le titre du bestseller de l’écrivain américain John Reed, alors témoin direct de la Révolution bolchevique, qui changea la face de la planète et catalysa l’espoir de dizaines de millions de citoyens à travers le monde. Quel fut à cette époque l’impact "d’Octobre 1917" sur les travailleurs belges et leurs organisations ? Dans quelles circonstances, ensuite, l’aile révolutionnaire du POB, emmenée par Joseph Jacquemotte, se détacha du POB afin de fonder, en 1921, le Parti communiste belge ? En 1967, pour le cinquantième anniversaire de "1917", Claude Renard, qui devint ensuite l’un des principaux dirigeants du PCB, écrivit une très solide analyse, précisément intitulée Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge. Comme contribution au centième anniversaire "d’Octobre 1917", le CArCoB a décidé de rééditer ce livre (épuisé), en partenariat avec Memogrames, en le rehaussant d’une nouvelle et abondante iconographie, d’une préface et d’une postface. La préface est signée par l’historien Jean Puissant, ancien professeur à l’ULB. La postface a été rédigée par Claude Renard, lui-même, 90 ans aujourd’hui et bon pied bon œil ! Dans ce texte, Claude s’efforce de dégager, avec le recul du temps, c’est-à-dire un demi-siècle plus tard, les leçons actuelles de cette révolution qui ébranla le monde... Sortie du livre : début mai prochain. Plus d’infos dans le prochain numéro de notre newsletter.

Louis Van Geyt, In Memoriam

Il y a un an que, le 14 avril, Louis Van Geyt nous quitta, à l’âge de 88 ans. Jusqu’à son dernier souffle, il continua à se passionner pour la politique, pour l’avenir de la gauche qu’il n’imaginait pas autrement qu’unie. Le journaliste et écrivain Jean Lemaître lui avait consacré un livre copieux, constitué de libres entretiens avec Louis, paru fin 2015 et intitulé La passion du trait d’union. En mars 2016, une présentation de cet ouvrage eut lieu au Centre d’action laïque de Bruxelles, dont la salle était archi bondée. Louis Van Geyt, à bout de forces, eut alors le courage d’y participer, et d’y prendre la parole ; ce fut sa dernière intervention publique. Un dernier hommage, très émouvant, lui fut ainsi rendu... de son vivant. Louis Van Geyt, on le sait, avait été député communiste durant deux mandats et avait présidé le Parti communiste de Belgique de 1972 à 1988. Nous vous invitons à découvrir la dernière interview donnée par Louis, fin 2015, en activant le lien Youtube suivant : https://www.youtube.com/watch?v=JpY...

Le livre Louis Van Geyt, la passion du trait d’union / Jean Lemaître - 414 pages, coédité par le CArCoB et Memogrames est en vente au CArCoB au prix de 30€ (+5€ de frais de port pour la Belgique) et peut être commandé :

  • par mail : carcob@skynet.be
  • par téléphone : 02/513.15.83.

Nocturne des "Noirs dessins du communisme" avec Philippe Moins et Willy Wolsztajn

Le jeudi 16 mars, le musée Grand Curtius de Liège ouvrait exceptionnellement ses portes à l’occasion d’une visite "nocturne" de l’exposition Noirs dessins du communisme. Caricature et dessin politique dans la presse communiste du 20e siècle en compagnie de Philippe Moins et Willy Wolstajn, deux des dessinateurs exposés.

Philippe Moins et Willy Wolsztajn ont accompagné les visiteurs de leurs commentaires d’anciens dessinateurs dans Le Drapeau rouge et dans les publications de la Jeunesse communiste. Ils ont évoqué leurs souvenirs de militants bénévoles soixante-huitards, parfois en conflit avec une rédaction en chef rigide. Ils sont également revenus sur les techniques graphiques et leurs sources d’inspiration.
Passant devant les reproductions grand format des dessins de presse, ils ont ravivé le temps d’une soirée le souvenir des collègues qu’ils ont fréquentés et appréciés : Marcelle Lavachery, Jo Dustin, Walter Burniat et bien d’autres encore.

Durant cette nocturne, c’est toute une époque qu’ils ont ravivée, loin de l’informatique et de la couleur omniprésente aujourd’hui. Un temps où le dessin s’imprimait à l’encre noire et devait être prévu pour passer par plusieurs étapes techniquement délicates avant de figurer dans le journal.

Un sommet du Maccarthysme en Belgique !

Un procès en Guerre froide : le chemin torturé du conseiller Buch

En pleine Question Royale et Guerre de Corée, le gouvernement PSC homogène décida de purger l’appareil d’État de tous les dangereux communistes. Il crut abattre une carte maîtresse quand sa police "découvrit" le Conseiller d’État Henri Buch attablé dans une maison privée de Hasselt, avec cinq communistes locaux. Il leur enseignait les secrets sulfureux de l’économie politique marxiste ! Un dangereux complot était donc éventé et le magistrat fut traîné devant la Cour de Cassation, à laquelle le Procureur général Cornil réclama la radiation immédiate.
Ancien Commandant national des Partisans Armés, déporté, assumant ses convictions, Buch défendit ses droits de citoyen... Et les magistrats de la Cour de Cassation démontrèrent l’indépendance de la Justice dans un pays de droit...

Cette histoire en forme de quasi polar est démontée dans cette étude que lui a consacrée José Gotovitch en 2011.

Le communisme n’a jamais été en Belgique une force politique ou sociale susceptible d’influer directement sur le cours de son histoire.
En revanche, son empreinte négative - "la peur du rouge" - l’a marquée à plusieurs reprises, y compris dans sa législation, mélange de craintes réelles, de fantasmes, d’instrumentalisation à usages multiples.
L’épisode qu’évoque cet article constitue avec le procès d’assises de 1923 [1] un moment des plus critiques et démonstratifs de la nature même de la société belge et de sa santé démocratique.

Comme le dira Camille Huysmans à la tribune de la Chambre, tout commença comme dans un roman policier [2].

 

 
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[1En 1923, dans le contexte de l’occupation de la Ruhr, 54 militants communistes sont arrêtés et 15 d’entre eux sont traduits devant la Cour d’Assises pour complot contre la sécurité de l’État. Le procès s’achèvera par un acquittement général. Cf. José GOTOVITCH, "La peur du rouge dans les dossiers de la justice belge : la signification du procès de 1923", in José GOTOVITCH et Pascal DELWIT (Edrs), La Peur du Rouge, ULB, Institut de Sociologie, Bruxelles, 1996, pp. 87-97.

[2Séance du 6 février 1951, Annales Parlementaires, Chambre.

Les archives personnelles de Lucienne Bouffioux

Les archives personnelles de Lucette Bouffioux (1911-2006) nous plongent dans les multiples appareils et organisations qui, de la guerre aux années septante, furent au cœur de l’activité communiste comme telle, et de l’activité des communistes au sein de nombreuses organisations plus larges.
Venue du Comité mondial des Femmes contre la Guerre, Lucette B. assume sous l’occupation une fonction essentielle à la tête de l’appareil des cadres du PCB qui veille à la sécurité du Parti et à la gestion des cadres. Parmi ses archives figurent de multiples biographies et dossiers renvoyant à la valse des responsables, aux arrestations, aux structures à retisser sans cesse. Elle poursuit cette activité quelques années après la fin de la guerre.
Avocate, elle anime l’Association d’aide à la Grèce démocratique, de 1967 à 1970. Le soutien aux victimes des Colonels est un combat qui a laissé peu de traces, mais qui abondent cependant dans ces documents.
Veuve du poète René Blieck, mort à Neuengamme, elle conserve également quelques dossiers manuscrits et littéraires. Elle joue un rôle central au sein de l’Amicale de Neuengamme, au plan national et international.
Notons encore la présence de dossiers évoquant d’autres luttes principalement de la guerre froide comme le Comité Rosenberg, l’Association des Juristes démocrates, le Rassemblement des Femmes pour la Paix…
Ce fonds d’archives donne donc des perspectives fort diverses de travail pour l’histoire de la clandestinité et de la guerre froide.

L’assassinat de Julien Lahaut vu d’Italie

Lorenzo DI STEFANO* a consacré son mémoire de maîtrise en science politique à l’assassinat de Julien Lahaut. Il le situe dans le contexte de la guerre froide et offre au public italien une synthèse de la biographie du président du PCB.

Pour le public francophone, un chapitre est particulièrement intéressant : celui de l’impact de la nouvelle de l’assassinat en Italie. Il décrit la mobilisation populaire à l’initiative des syndicats de la CGIL, des partis communiste et socialiste. Il relate les articles parus dans la presse et la participation italienne aux funérailles à Seraing.
C’est pourquoi le CArCoB publie sur son site (dans Publications en ligne, Contributions historiques) la version française de ces pages et remercie vivement Betty COLETTA pour ce travail de traduction.
Vous pouvez également retrouver ce chapitre en cliquant ici.

*Lorenzo DI STEFANO, Il caso Lahaut (1950), un omicidio politico in Belgio nel contesto della guerra fredda e della questione leopoldista, Tesi di Laurea, facoltà di Scienze politiche, Università delgi studi di Teramo (2014-2015).

Jacques Moins, "Un itinéraire engagé (1929-2011)"

Le livre autobiographique de l’avocat Jacques Moins a été publié par le CArCoB en septembre 2016. Décédé il y a quelques années, Jacques Moins fut longtemps dirigeant du Parti communiste à Bruxelles. Ardent partisan de l’Eurocommunisme (voie démocratique vers le socialisme), il resta néanmoins lié à l’URSS, en dépit des erreurs et déviances de celle-ci, clairement dénoncées. Ses mémoires, brutes de décoffrage, éclairent, sous un angle inédit, l’histoire d’après-guerre du PC belge, avec ses hauts et ses bas. Une somme de faits et d’opinions qui constituent un document très rare sur le passé du PC, et son rôle dans la vie politique du pays.

Le parcours de Jacques Moins commence par un acte de rébellion. Alors étudiant socialiste à l’Université Libre de Bruxelles, il rejoint en 1948 le Parti communiste, fortement opposé à la ligne droitière et atlantiste de Paul-Henri Spaak au sein du PS.
Son premier engagement majeur est juridique. Jeune avocat, il est au centre du collectif de défense des victimes du Bois du Cazier, dont on commémore en 2016 le 60ème anniversaire. Il y dénonce la cupidité des patrons miniers responsables de la mort de plus de 200 travailleurs. A cette occasion, il se lie à l’immigration italienne – puis aux immigrés de toutes nationalités – dont il défendra sans relâche les droits politiques et la dignité. Il contribue, comme avocat, à la reconnaissance (si tardive !) de la silicose comme maladie professionnelle. Ainsi, devient-il très proche du Parti communiste italien, dont il épouse le virage antistalinien.
Conseiller communal à Bruxelles, il soutient activement la lutte des habitants – et de leurs comités – contre la « bétonisation » de la capitale, préfigurant les futures revendications écologistes.
Dans les années ’70, il se fait connaître du grand public, en rénovant les anciennes « Fêtes du Drapeau Rouge » (journal du PC), les transformant en événements de premier plan, politiques, associatifs, culturels, attirant un très large public. Jacques Moins témoigne, de la sorte, de son attachement à la culture, au pluralisme des opinions, autant de leviers indispensables d’émancipation et de transformation de la société.
Il devient Conseiller d’agglomération, la structure pilote ayant préparé la naissance de Bruxelles, en 1989, comme Région à part entière. Comme élu communiste, il s’emploie à faire émerger à l’ « Agglo » un statut éminemment démocratique pour la nouvelle entité.
Eurocommuniste, il s’oppose avec fermeté aux courants sectaires qui minent le Parti communiste de Belgique. Il ne peut éviter la disparition du PC dans les années ’90.
De ces décennies d’engagement, Jacques Moins tire un bilan exempt de concessions, sans pour autant renier les idéaux qui ont animé toute sa vie.

Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011), Bruxelles, CArCoB Éditions, 2016, 230 p.
PRIX : 15€ (Frais de port non compris)

Pour toute commande, veuillez vous adresser au CArCoB par mail (carcob@skynet.be) ou par téléphone (02/513.15.83).
Centre des Archives du Communisme en Belgique
33, rue de la Caserne - 1000 Bruxelles

 

 

Présentation du livre de Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011) par Philippe Moins

Entretien de Philippe Moins avec Jean Lemaître, journaliste, à l’occasion de la parution du livre de Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011)

Présentation du livre de Jacques Moins, Un itinéraire engagé (1929-2011), par José Gotovitch, Professeur honoraire d’Histoire contemporaine à l’Université Libre de Bruxelles et président du Conseil scientifique du CArCoB

Prix du CArCoB 2017

Le "Prix du CArCoB" vise à distinguer une contribution scientifique originale à la connaissance historique des mouvements communistes en Belgique.
Lors de sa première édition, il a récompensé la thèse de doctorat d’Anne-Sophie Gijs, Le pouvoir de l’absent : les avatars de l’anticommunisme au Congo (1920-1961), défendue à l’Université Catholique de Louvain et parue depuis aux éditions P.I.E. Pieter Lang.
D’une valeur de 1000 €, ce prix est ouvert notamment aux travaux d’histoire, d’histoire de l’art, de science politique, de sociologie, de droit, de science économique, d’anthropologie, d’archivistique... il sera décerné le 15/02/2018.
Le dépôt des travaux est fixé au 15/10/2017.
Vous pouvez consulter le règlement ici.
Pour tout renseignement : carcob@skynet.be - 02/513.15.83. - 33, rue de la Caserne 1000 Bruxelles.

Biographie de Louis Neuray

Louis Neuray, militant communiste, déclenche une grève en décembre 1940 dans une usine de Herstal. Condamné par un tribunal militaire allemand, il purge une peine de 3 ans de prison en Allemagne.

Consultable en ligne sur le site du CArCoB, vous pouvez retrouver cette biographique en suivant ce lien.

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02/513.15.83.
amandine.carcob@skynet.be